Avec JEANNE sur le CHEMIN des DAMES

« Jeanne était la sœur d’André Chaussade, mon grand-oncle.

C’est elle qui recevait les lettres d’André et qui vivait par procuration ses tourments sur le front de la guerre 1914-1918.

Vous allez découvrir 8 lieux, 8 lettres d'André et 8 photographies de Jeanne.

Chaque photo de Jeanne sur le Chemin des Dames fait référence à une lettre d’André, prise 100 ans après, à l’endroit même où il les écrivait. En huit petites histoires nous avons voulu exprimer les sentiments, tourments et fantasmes des êtres séparés pour que, en ce jour, en ce lieu, Jeanne et André se retrouvent enfin.

AVEC JEANNE SUR LE CHEMIN DES DAMES est une projection passé/présent, du champ de bataille d’hier aux champs de céréales d’aujourd’hui, du cœur d’une femme vers celui d’un homme, une image allégorique du «fantôme» de Jeanne dans les paysages actuels.

Au-delà du parcours individuel du caporal Chaussade, ce CATALOGUE D’IMPRESSIONS VISUELLES évoque la souffrance des soldats, la stupidité de la guerre, la futilité de la religion, la force de la correspondance, les attentes et les angoisses de toutes les femmes du monde qui espèrent la fin des conflits et le retour des leurs… Ce conte historique a non seulement vocation à rendre hommage au Chemin des Hommes, à celui des Dames, il nous montre aussi ce que nous faisons de notre monde…»

Avec : Caroline Marc : Jeanne David Eisele : Créations land-art Christophe Nozeran : Scénographie Jérémie Steil : Photographie et mise en scène

Lettre N°1 - Pont-Arcy

Passerelle de Pont-Arcy André a 19 ans seulement lors de son incorporation en automne 1915. Il fait ses classes au sein du 421ème régiment d’infanterie. Il devient caporal, chef d’une escouade et rejoint le 228ème R.I. en 1916. Avec la 23ème compagnie, il participe à plusieurs attaques. Il écrit beaucoup : à sa mère, à son frère Louis, à son ami Henri Bon, à sa marraine de guerre, mais c’est à Jeanne qu’il écrit le plus régulièrement et intensément. Il arrive aux abords du Chemin des Dames dans la vallée de l’Aisne en novembre 1916 et au début de l'année 1917 il se trouve dans le secteur de Soupir (02).

Lettre N°2 - Soissons bombardée

Le 4 février 1917, Posté à plusieurs reprises dans Soissons, André participe à la défense de la ville qui subit de violents bombardements. Il se dit bien à l'abri mais va bientôt rejoindre les premières lignes sur les bords de l'Aisne.

Lettre N°3 - La Veuve Joyeuse

Le 7 février 1917, André est en première ligne mais la zone est calme. De l'autre coté de la rivière, à quelques mètres seulement se trouvent les Allemands. Il passe de nombreuses heures de garde et prend part à des fragments de fraternisation par échange de chansons et d'applaudissements. Il se rend compte qu'il a en face de lui, des Hommes dont la plupart sont pères de famille. Les permissions sont accélérées en prévision de la grande bataille qui se prépare, celle d'André est prévue pour la fin du mois.

Lettre N°4 - L'Ange-Gardien

Le 3 mars 1917 Calvaire de l’Ange-Gardien. Dans tous ses courriers André se veut rassurant, plutôt optimiste et résolument croyant. Il a enfin obtenu sa permission, a revu les siens et en particulier sa sœur Jeanne, ce qui renforce la profonde affection qu’ils éprouvent l’un pour l’autre et ravive chez André sa confiance en Dieu à qui il est prêt à offrir ses souffrances et ses douleurs.

Lettre N°5 - La Rade

Le 22 avril 1917, Depuis le lancement de l'offensive Nivelle (le 16 avril) les soldats sont mis à rude épreuve et André n'a guerre le temps d'écrire. Il est en 1ère ligne et se bat sans relâche, d'abord dans le secteur de Vauxaillon puis au dessus de Nanteuil-la-Fosse. Ses lettres deviennent plus rares et moins joviales.

Lettre N°6 - Tranchée de la Pertuisane

Le 9 mai 1917, Les 5 et 6 mai 1917, André participe héroïquement à la prise de la tranchée de la Pertuisane près de la ferme Mennejean ce qui lui vaudra d’être cité à l’ordre de l’armée. Il raconte entre autre, dans sa longue lettre, avoir été touché par une balle en pleine poitrine... qui heureusement a frappé à plat sans rentrer. Ses actes héroïques lors de cette bataille lui vaudront d'être cité à l'ordre de l'armée.

Lettre N°7 - Creute de la Rade

Le 15 mai 1917, Encore dans le secteur Mennejean, il envoie à Jeanne une carte qui se révèlera être la dernière. Elle sonne comme l'appel à l’aide d’un être perdu. On ne percevra la grande détresse et les doutes d’André qu’en prenant en considération l’extrême retenue dont il a fait preuve jusque-là. André est "en déroute", il continuera de se battre encore plusieurs jours, pour ne progresser finalement que très peu.

Lettre N°8 - Fin de parcours

Le 24 juillet 1917, Après un trop court repos, son bataillon remonte aux tranchées du nord de Laffaux, le 1er juin 1917, lors d’une attaque ennemie André sera blessé grièvement à la tête. Rapatrié à Vierzy, il sera trépané et s’en sortira avec le côté gauche paralysé. Ce sera alors l’infirmier en charge de sa santé qui écrira à Jeanne. Elle réussira à franchir de nombreux obstacles pour se rendre en pleine «zone des armées» au chevet de son frère mutilé . L’histoire familiale raconte qu’elle aurait tenu tête à plusieurs officiers pour arriver jusqu’à l’ambulance 5/52 de Vierzy. Elle arrive juste à temps pour accompagner André dans son dernier souffle, il s’éteint le 24 juillet 1917 à l’âge de 21 ans et sera enterré au cimetière civil de Vierzy.